Le secteur bois en France et au-delà connaît aujourd’hui une situation exceptionnelle
 : forte demande à l’international, raréfaction de la matière, hausse prix, retard de production… Ces problématiques inédites ont pour conséquence l’allongement des délais de livraison. Lamarque Sogy Bois ne fait figure d’exception, tout comme une partie des scieries-raboteries de France.

Cette situation a été entraînée par un ensemble de paramètres de différentes natures.

Tout d’abord, le monde, comme chacun le sait, a connu une pandémie mondiale. Cette crise a conduit la plupart des pays, dont la France, à demander la fermeture des usines. Cet arrêt complet de la production et des livraisons a créé une désorganisation des filières d’approvisionnement, notamment pour celle du bois dont la demande a drastiquement augmentée.

Or, pendant le confinement, les particuliers ont massivement effectué des travaux intérieurs et extérieurs et se sont tournés vers le bois comme matériau principal. Les professionnels ont anticipé et surstocké. Cette tendance a entraîné une forte demande de matière chez les scieurs – raboteurs afin de livrer leurs clients. Lamarque Sogy Bois, en tant qu’exploitant forestier, scieur et raboteur et dont les clients principaux font partie du secteur du négoce, a effectivement constaté lors de la reprise une forte hausse de la demande.

Cependant, d’autres phénomènes économiques sont intervenus parallèlement à la crise sanitaire.

Forêt des landes

L’arrivée de la Réglementation Environnementale 2020 (RE 2020) a provoqué une forte demande des constructeurs immobiliers. Cette réglementation environnementale, concernant les bâtiments neufs, devrait être mise en place en juillet 2021. Elle vise à améliorer la performance énergétique et à baisser les consommations des bâtiments neufs, engagés par les précédentes réglementations thermiques. La nouveauté de cette dernière est la « performance environnementale ». Elle propose de nouveaux indicateurs permettant d’évaluer les impacts environnementaux du bâtiment sur l’ensemble de son cycle de vie. L’objectif est de réduire l’empreinte carbone dans le milieu du bâtiment. A partir de 2022, chaque nouvelle construction française devra intégrer du bois. La demande en approvisionnement des acteurs associés à ce secteur s’en est vu augmentée en prévision des constructions à venir.

A cette problématique, vient s’ajouter l’ajout de nouveaux acteurs internationaux : les Etats-Unis, la Chine et l’Europe de l’Est, qui recherchent également de l’approvisionnement en matière.

Depuis que l’ancien Président des Etats- Unis, Donald Trump, a taxé le bois provenant du Canada, principal fournisseur en bois du pays, les entreprises américaines du secteur bois se sont tournées vers l’Europe. Les volumes dont ils ont besoin sont très élevés, ils utilisent beaucoup de bois, notamment dans la construction où plus de 80% des maisons sont faites en bois. Leur intervention dans le secteur du bois européen a provoqué une hausse des prix et une raréfaction de la matière.

En Europe de l’Est, le scolyte, une bactérie qui endommage le bois le rendant majoritairement invendable, s’est attaqué au bois de l’Europe de l’Est. Cette perte de matière se répercute aujourd’hui sur le commerce du bois en Europe. Ces pays connaissent aujourd’hui un manque de matière.

La Chine rencontre, elle aussi, une forte croissance de sa consommation en bois. Elle recherche majoritairement du chêne, essence particulièrement produite en France. La deuxième puissance mondiale absorbe à elle seule la moitié des exportations françaises de chêne. Cependant, les acheteurs chinois ont provoqué une hausse des prix en achetant à des prix bien supérieurs à la moyenne. Les scieries françaises ont donc des difficultés à s’approvisionner dans cette essence aux prix demandés et se retrouvent écartées des ventes.

Bois landes

Cette situation globale est également impactée par la hausse du prix du fret maritime, c’est-à-dire les frais de transport de marchandises, à hauteur de +400% pour les conteneurs. Provoqué par l’embouteillage du canal de Suez, survenu le 23 mars dernier, l’augmentation rapide et importante des frais a contribué à l’allongement des délais de livraison en plus de la hausse rapide et importante des prix.

Ce contexte mondial impacte la filière bois française et européenne qui est plus sollicitée que jamais. Lamarque Sogy Bois ne fait pas exception et recherche activement de la matière afin d’alimenter la scierie et la raboterie pour livrer les clients. Les délais de livraison sont incompressibles et chaque jour il faut trouver les approvisionnements nécessaires. Cette situation s’applique à la plupart des scieurs du massif landais et au-delà.

Le bois n’est pas la seule matière première dont les filières d’approvisionnement ont été impactées, l’étain, l’orge, le charbon… autant de matières premières dont le cours s’est vu perturbé par un contexte mondial inédit. 

Sources